Comment parler avec nos enfants et adolescents des différentes crises qui nous seccouent? Comment répondre à leur questions, quand à l'avenir du peuple ukréniens, aux conséquences socio-économiques qui impactent l'Europe, le monde? Comment parler d'urgence climatique? Comment parler du covid (qui reviendra probablement), de ce que celà a entraîné comme conséquences?
Avant toute réponses, je me suis donné le temps de ressentir ce que ces crises occasionnaient en moi. Et j'ai fais face à de l'anxiété, des angoisses, de la culpabilité, de la honte, de la tristesse et des colères.
Avant de répondre aux questions, je vous invite à prendre le temps d'écouter ce que vous ressentez, ici, et maintenant. Et pour chacun, ce sera des ressentis différents. Nous pouvons néanmoins admettre que ces différentes crises n'ont rien de rassurant. Alors avant de nous occuper de ce que cela peut éventuellement (ce n'est pas forcément le cas, attention à nos projections) entrainer chez les enfants ou les adolescents, prenons le temps d'un accueil bienveillant de ce que cela occasionne en nous.
Avant tout, parlez-en si l'enfant, ou l'ado en parle. En effet, votre enfant ou ado a peut être déjà des réponses (via ses camarades, l'école, le gymnase, l'uni, les réseaux sociaux) et peut être déjà rassuré ou en résilliance sans avoir besoin de rajouter au débat. Nous sommes déjà innondés d'infos (et là aussi, je vous conseille de limiter l'accès aux informations trop anxiogènes et trop régulières qui peuvent vite nous impacter émotionnellement, voir nous contaminer).
Si vous êtes questionné(e)s, répondez en évitant un discours trop émotionnel. Evitez d'entrer dans les détails (un enfant de 7 ou 8 ans aura du mal à gérer les images fortes, admettre qu'elles sont réelles, et les digérer), mais ne leur mentez pas, ce qui semnble évident car en tant que parents, nous cherchons à protéger nos enfants, et c'est humain. La vérité doit être dite. Mais pas n'importe quand (choisissez un moment au calme, ou vous êtes disponibles et pas stressés), ni comment (mettez des mots simples, osez vulgariser vos propos, et les remettre dans le contexte de l'enfants) Par exemple, dans la crise climatique est environnementale, osez l'humour en comparant sa chambre quand elle est mal rangée, et le plaisir qu'il a , ou le votre aussi, lorsequ'il y a un retour à la normale. Que la santé de la planète découle de chaque bonne volonté de ranger un peu, à sa mesure. L'humour et l'optimisme seront aidants. Lui expliquer qu'il y a des solutions à tout problème est important et l'aide dans sa construction psychique qui perdure après 20 ans. Nous avons besoin de confiance, de courage, d'engagement pour faire face à ces crises.
Pour la guerre qui secoue l' Ukraine, lui expliquer que chez les adultes, les comportements sont parfois peu différents que ceux qu'il a parfois dans la cour d'école, et qu'il assiste (ou particippe) à une bagarre. Elle survient quand les protagonistes n'ont pas réussis à comminiquer, à trouver une solution qui convienne à tous, et ça finit parfois par des coups, et c'est violent. Il faut parfois l'intervention de l'extérieur, un camarade, ou la maîtresse pour passer à autre chose. Dans le cas de l'Ukraine, c'est plus complexe, parceque l'intervention extérieure comporte un risque. Vous pouvez profitez de cet échange pour évoquer le triangle de Karpann qui s'invite chez chacun d'entre nous autours des 5 ans. Et discuter ouvertement des 3 figures (sauveteur, bourreau, victime), et qu'est ce qui prédomine chez nous? Chez l'enfant (le laisser essayer de se retrouver lui-même sans lui donner la réponse), ou votre ado.
Et comme je l'ai entendu lors de l'interwiew du comédien qui joue le psy dans une série sur Arte (en thérapie): "A la fête forraine de l'angoisse, vous n'êtes pas obligés de prendre tous les manège".
Choisir ceux qui nous semblent importants ou prioritaires peut être utile dans les temps que nous traversons.
Et si vous vous sentez dépassés, ou sentez vos enfants ou vos ados fragiles ou perturbés, n'hésitez pas à demander de l'aide. En disant les choses, ça peut changer la vie.
Article du 09 mars 2022:
Cet après-midi, alors que je faisais des courses, j'ai assisté à une scène qui m'a interpellée.
Un papa, d'apparence calme, subissait (et nous tous alentours aussi), la crise de nerf de sa fille cadette, qui devait avoir environ 7 ans, son frère plus grand semblait s'en amuser, et puisque l'attention était portée sur la blondinette, le grand en profitait pour faire des expériences qui semblaient beaucoup l'amuser (appuyer sur les touches des balances, aller déplacer les légumes, etc). Mon article pourrait sembler "banal". Quel parent n'a pas du gérer un enfant qui fait une crise dans un magasin, parcequ'il lui a refusé un jouet ou un bombon? Mais les choses ne s'arrêtes pas là: La fille ne c'est pas calmée au bout de plusieures longues minutes qui me semblaient interminables, (ou je suis restée pour observer de près, et attentivement la scène qui se déroulait sous mes yeux écarquillés, magrès la posture calme du père qui ne cédait pas. Au contraire. Elle c'est mise à le frapper avec les mains, puis à coup de pieds. Le père ne bronchait pas.
Mon regard d'éducatrice spécialisée, de thérapeute, d'éducothérapeute et avec quelques crédits en psychologie sociale et systhémique n'a pas pu s'enmpêcher de faire une brève annalyse de la situation que je vais résumer:
Le père n'est pas sortit de l'auberge. Et la fille encore moins. (j'ai failli proposer au papa de lui donner mon numéro de téléphone mais j'ai décidé de sortir de la posture de sauveteuse, et encore plus lors de mes heures de congé). Un enfant se construit certe sur une écoute bienveillante de ses émotions (ce que le papa a fait, et nous tous aussi). Il se construit aussi avec des cadres et limites claires à certains comportements qu'il adopte. En public, à l'école et à la maison. Ne pas mettre de cadres claires, non seulement c'est prendre le risque d'instaler chez l'enfant des anxiétés (voir ma vidéo à ce propos), mais de lui faire croire qu'il est tout puissant. Et ce n'est pas le cas. La réponse du père est aussi maltraitante que les coups de la fillette sur lui (et je plains son premier copain dans quelques années...)
L'école a considérablement assouplit les cadres. Mais elle ne peut, et ne doit pas se substituer aux devoirs et obligations des parents. Demander de l'aide lorseque l'on se sent dépassé(e)s n'est pas signe de faiblesse. Au contraire!
Article de janvier 2022: Covid: Quel impact sur les enfants et ados? Dernièrement, j'ai publié un article intéressant glâné dans un journal autours des comportements passifs agressifs consécutifs à la crise sanitaire. Comment les enfants et les adolescents ont-ils vécu (et vivent encore) cette situation sans précédents? Sans généraliser, ils l'ont mal vécu, au vu de l'augmentation impressionnante de dépression chez les jeunes depuis 1 an (article HUG). Comment un enfant peut il gérer la séparation avec ses proches (grands-parents, parrains, tantes, ou, divorce de ses propres parents puisequ'il y a désormais 7 parents sur 10 qui se séparent en Suisse), lors du semi confinement, et lors des mesures postérieures? Ou pire, ne pas aller trouver un proche malade à l'hôpital, une grand maman adorée au EMS, ou dire adieu à un proche lors d'une cérémonie "limitée à...." Comment peut il comprendre, alors que son cerveau n'est pas celui d'un adulte, donc n'ayant pas la capacité d'analyse, qu'il n'a plus le droit de prendre sa mamy dans ses bras, que son papa ne viendra pas le chercher malgrès le droit de visite parcequ'il est en quarantaine et qu'il n'est pas vacciné? Comment un enfant peut il gérer que son père est pour et sa mère contre le vaccin, et que les conflits prennent parfois une telle empleur que l'on me contacte pour éteindre le feu ? Il n'y avait pas assez de motifs à des conflits... Corona, Omicron viennent en rajouter! Et si tout ce que nous vivons actuellement n'était pas déjà "en veille", et que la situation pandémique a mit en lumière? Comment un enfant de 5 ans peut il intégrer qu'il n'ira plus avec ses camarades et la classe parralèle en "école en forêt" (mesure d'une directrice zélée), alors qu'il s'y épanouissait, et ses camarades aussi? Comment un enfant de 12 ans peut il gérer la pression de devoir "ratrapper le retard dût à la situation (enseignant malades, élèves en quarantaines...)" et gérer la pression de 9 tests pour la semaine suivante (je vous laisse imaginer son w.e....)? Pour des parents présents, et intellectuellement parés à soutenirs leurs enfants, la période est plus ou moins gérable. Mais pour une famille ou les deux parents doivent (ou veulent) travailler à plein temps, ou culturellement et/ou intellectuellement (on peut être manuel, il n'est pas question ici de valoriser l'intelligence) Comment un adolescent et un jeune adulte a t'il vécu la pression de se vacciner pour pouvoir sortir dans les lieux publics avec ses pairs? Comment nous, parents, nous avons accueillis nos enfants avec cette réalité, avec notre réalité aussi (fatigue, peur de perdre son job si c'est pas déjà fait, clivage social entre pro vaccins et "complotistes") s'introduisant jusqu'à notre sphère privée? Je n'ai pas de baguette magique. Je pense juste qu'il est peut être utile de passer quelques heures en famille pour "debreffer", prendre le temps de poser nos "baluchons", nos pressions, nos peurs, nos raz-le-bol, nos "fait chier ce virus de merde"..... Si c'est pas déjà fait! Il est temps d'expliquer pourquoi nous n'avons pas pu enterrer nos morts comme d'habitutude, pourquoi nous n'avons pas pu aller au mariage de tante Sophie, ou partir au Portugal retrouver grand-maman.
Ne pas chercher de coupables. Expliquer que chacun a fait et fait de son mieux.
Prendre le temps d'écouter l'enfant, l'adolescent, dans ce qu'il vit, a vécu. Valider ses émotions, et les nôtres, en toute humilité, parceque bonne, ou mauvaise nouvelle, nous ne sommes pas tout puissant.. Parceque même si nous sommes adultes et parents, nous sommes vulnérables, et le Covid nous a mis face à cette réalité, l'humanité entière. Vouloir faire comme si de rien n'était, donner une image de nous de parents fort, que rien ni personne n'atteint, ne pas prendre le temps de nous poser et prendre acte de ce que cela a fait (et fait encore) en nous est du déni. Et le déni est une maltraitance.
Rappellez-vous: Votre enfant n'a pas le cerveau pour comprendre et analyser les émotions qui le traversent. Il a besoin de vous pour lui expliquer ce qui se passe en lui (retour bienveillant), votre ado ne va pas forcément exprimer la totalité du stress, ou la souffrance traversée, par peur de vous charger ( il a bien senti votre stress et vos anxiétés). Prendre le temps en famille, ou en aparté dans la chambre de votre ado pour lui laisser un espace de parole peut tout changer. Si il y a déjà trop de tensions, demandez à un proche (parrain, tante, grands-parents), d'approcher votre adolescent. Dans de nombreux cas, les jeunes qui se sont enlevé la vie, n'ont pas manifesté de signaux inquiétants, alors même si votre enfant semble aller bien, il peut avoir installé un masque.
Et si ette crise sanitaire nous invitait à (enfin) faire une pause et prendre soins de nos essentiels?
Pour ma part, je ne vais pas faire comme si la situation ne m'avait pas impactée. Je m'occupe des inquiétudes que cela génère en observant mes propres ressentis, et en observant l'impact psycho social (c'est mon métier), que cela occasionne.